TocCyclopédie ■ Époques

Maya Larkin enseigne le français dans une école catholique. Elle participe aussi à des séances d'exorcisme. Elle apprend que Peter Kerlson, un écrivain à succès, va involontairement déclencher la fin du monde à son prochain anniversaire...



Les âmes perdues est la première réalisation de Janusz Kaminski, directeur de la photo attitré de Steven Spielberg depuis La liste de Schindler (1993). Les interprètes principaux en sont Ben Chaplin (La ligne rouge (1998)...) et Winona Rider (Beetlejuice (1988) de Tim Burton, Alien, la résurrection (1997) de Jean-Pierre Jeunet...), assistés par John Hurt (Elephant man (1980, Alien (1979)...).
Bien que le monde ait déjà été récemment sauvé du péril sataniste à plusieurs reprises par des personnalités aussi en vue qu'Arnold Schwarzenegger (La fin des temps (1999)), Gabriel Byrne (Stigmata (1999)) ou Kim Bassinger (L'élue (2000)), Hollywood se sent obligé de nous servir un nouveau film d'horreur inspiré de la mythologie chrétienne. Janusz Kaminski utilise encore la palette de couleurs pâles et terreuses avec laquelle il avait illustré Il faut sauver le soldat Ryan (1998). On retrouve aussi son goût pour la granulation, les contrastes très tranchés et la lumière diffuse. Malheureusement, ces parti-pris esthétiques peuvent sembler ici assez déplacés, voire artificiels. Artificielle aussi, l'interprétation des acteurs Ben Chaplin et Winona Ryder est parfois agaçante: ces comédiens surjouent lourdement en feignant la spontanéité à grand coup de mimiques embarrassées et de baffouillements très calculés.

Mais tout cela n'est pas grand chose comparée à la nullité de l'histoire que le spectateur est invité à suivre. Du début à la fin, l'originalité fait cruellement défaut: toute personne ayant vu L'exorciste (1973) et ses deux suites ne sera jamais surprise par ce récit linéaire et ramollo. Car, plus que tout, c'est bien le rythme qui fait défaut dans Les âmes perdues: les événements s'y succèdent avec la vivacité d'une vieille limace rampant sur une feuille de laitue. Ainsi Maya peine pendant une heure de mise en place fastidieuse à convaincre un Peter incrédule du danger démoniaque qui menace le monde. Sans doute soucieux de ménager ses effets, Kaminski ne délivre des scènes chocs que très parcimonieusement. En plus, elles ne durent que les quelques secondes nécessaires au spectateur pour identifier le film qui vient d'y être plagié: L'exorciste, L'échelle de Jacob (1990)... On n'a pas vraiment peur.

Certes, la fin a le grand mérite d'éviter le piège de l'imagerie chrétienne la plus gnangnan (L'élue ou La fin des temps n'avaient pas su éviter cet écueil). Elle semble chercher à proposer un de ses ultimes rebondissements ambiguës qui éclairent d'une nouvelle lumière le film dans son entier (comme pour Sixième sens (1999) ou Usual suspects (1995)). Cela fonctionne moyennement bien car le spectateur est ici plus enclin à quitter le cinéma en vitesse qu'à réfléchir sur le contenu de ce très ennuyeux Les âmes perdues.

Il faut donc réserver ce film aux seuls amateurs hardcore de cinéma démonologiste. Les autres ont tout intérêt à passer leur chemin...
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Merci à Monsieur Sandy Petersen !
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